La Maïeusthésie ou psychologie de la pertinence
- isabellemartinet33
- 12 juin
- 12 min de lecture
Dernière mise à jour : 24 juin
Extraits de la définition de la maïeusthésie tirés du site
Le mot « maïeusthésie » définit d’une part une certaine approche de la communication, et d’autre part une façon innovante d’envisager et de mettre en œuvre l’accompagnement psychologique.
Thierry Tournebise (1951) en est le fondateur. Il est psychosomaticien en 1977, praticien en
psychothérapie depuis 1979 et formateur auprès de personnel soignant depuis 1988. Auteur de trois ouvrages et d’un site Internet de plus de 1150 pages librement accessibles, il met à la disposition des lecteurs une abondante documentation.
Le mot « maïeusthésie » est composé du grec maieutkê, « (art) d’accoucher quelqu’un » (le Robert Dictionnaire historique de la lange française) et de aisthanesthai (origine indoeuropéenne) « sentir, percevoir » (Ibid), qu’on retrouve dans « anesthésie » avec « an » privatif.
« Maïeusthésie » désigne donc « l’art d’être sensible au processus d’accouchement, de naissance du Soi ». Il s’agit d’une approche où priment l’humain et l’expérience vécue, libre de toutes écoles de pensée. La maïeusthésie est cependant théorisée avec précision et située clairement au sein
des théories existantes en psychologie.
Les domaines de mise en œuvres
La notion de communication est si galvaudée depuis plusieurs décennies qu’on peine parfois à cerner de quoi il s’agit. La maïeusthésie apporte ici des précisions en différenciant deux façons d’échanger entre deux êtres : d’une part celle qui privilégie l’information et, d’autre part celle qui privilégie l’individu. S’y ajoute la notion de validations permettant de préciser plus finement les différences entre « relation » et « communication ».
1- Différence « relation/communication »
Remarquons que l’idée de « relation » implique celle d’« être relié », donc de « lien ».
Concernant les deux interlocuteurs, l’un dépend ainsi de l’autre, l’un est relatif à l’autre. La
notion de « communication », elle, implique l’idée d’« ouverture » : être communicant
signifie « être ouvert ». Dans ce dernier cas les deux interlocuteurs sont « ouverts » l’un à
l’autre, et non plus « attachés » l’un à l’autre.
Ce qui est troublant, c’est que ces mots sont généralement utilisés dans l’autre sens : ce
qui semble chaleureux est souvent à tort nommé « relation » et ce qui est froid et
informationnel est nommé « communication ». Celui qui fait cette maladroite inversion,
confond la chaleur humaine et l’affectivité, il confond la sensibilité (qui nous permet de
percevoir et d’être lucide) et l’émotivité (qui nous réveille plus ou moins violemment de
notre insensibilité mais ne nous permet pas de percevoir avec précision), il confond le fait
d’être touché (sensible à l’être) et celui d’être affecté (bouleversé par son problème). La
notion de « tact psychique » tient une grande place en maïeusthésie, comme nous le
verrons plus loin.
2- Privilégiant l’information (le relationnel)
Nous trouvons là toutes les approches faisant passer l’information avant les interlocuteurs.
Les attitudes telles que « manipulation », « conflit » ou « fuite » se trouvent faire partie de
cette catégorie et sont abusivement nommées « communication ». Même l’école de Palo
Alto (pourtant référence en ce domaine) soutient que « on ne peut pas ne pas
communiquer ». Mais ici, elle confond « information » et « communication ». Deux
personnes qui s’insultent ne communiquent pas, même si elles échangent bien des
informations : elles sont en relation conflictuelle. Nous prendrons donc soin de différencier
les situations relationnelles où se trouvent des enjeux d’intérêt et les situations
communicationnelles définies ci-après.
2- Privilégiant l’individu (le communicationnel)
Quand ce qui motive les interlocuteurs est l’individu et non l’information, nous ne
parlerons plus d’« intérêt » (car on éprouve de l’intérêt pour une chose) mais
d’« attention » (car on donne de l’attention à quelqu’un) : Un être intéressé pense à son
profit, alors qu’un être attentionné pense à autrui avec délicatesse.
Nous arrivons dans une attitude qui peut être qualifiée d’« assertivité » (affirmation de soi
dans le respect d’autrui). Pour qu’une situation soit « communicationnelle », il s’agit que
les interlocuteurs y comptent plus que l’information. C’est ce qui fait que l’information est
bien mieux transmise. Nous pourrions résumer la situation en énonçant : pour qu’un
interlocuteur nous entende, il doit au préalable exister, et pour exister, il doit d’abord
recevoir de la considération. Cela ne peut se réaliser que si l’être (le quelqu’un) est mieux
considéré que l’information (le quelque chose). Prioriser l’être par rapport à l’information,
tel est l’enjeu paradoxal pour que celle-ci circule mieux.
3- Les validations
Concernant la façon dont se déroule un échange, techniquement, en maïeusthésie, on
compte 6 points de validation, en retour de ce qui nous a été exprimé :
-1/Accusé de réception… accès à l’information et validation de la réception,
-2/Message de compréhension… accès au sens et validation de la compréhension,
-3/Message d’accueil … reconnaissance du point de vue de l’autre et validation du propos, -4/Message de gratitude… gratitude face à une réponse à notre question et validation du privilège (nous noterons qu’une réponse ne nous est jamais due),
-5/Message de cohérence…reconnaissance de la logique de l’autre, validation cognitive,
-6/Message de considération… reconnaissance de l’être et de son ressenti, validation existentielle (validation de l’être). Tous ces points s’expriment en simultané (verbal et non verbal, ou seulement en non verbal). S’il n’y a que les deux premiers points (accès à l’information et au sens) nous ne sommes qu’en situation relationnelle.
Le communicationnel suppose que les six points soient présents, c’est cela qui crée la
qualité de l’échange.
Pour conclure
Il importe de retenir que le relationnel ne dépasse pas le deuxième point de validation
(message de compréhension) alors que le communicationnel contient les six points de
validation (notamment la validation existentielle).
Pour en savoir plus sur ce sujet, lire le document sur l’assertivité
L'accompagnement psychologique en maïeusthésie
Pour le praticien en maïeusthésie, l’aide psychologique est abordée de façon humaniste et
intégrative puisque tenant compte de nombreuses approches :
Psychanalyse (Karl Jung, Donald Wood Winnicott), psychologie existentielle et humaniste (Karl Jaspers, Carl Rogers, Abraham Maslow, Rollo May), Focusing (Eugène Gendlin), cognitivisme (Jerome Bruner), psychocorporel (Gerda Boyesen), et aussi bien les TCC (thérapies comportementales et cognitives), que ce qui est psychodrame (Jacob Levy Moreno), que la Gestalt thérapie (Fritz Perls, Laura Perls et Paul Goodman), que l’haptonomie (Franz Veldman)…
La maïeusthésie ne peut être assimilée à aucune de ces approches, et aucune de ces approches ne peut être assimilée à la maïeusthésie. Mais nous trouverons des zones de proximités car de nombreux praticiens ont pointé des éléments majeurs et il est naturel de trouver des passerelles entre leurs propos. La maïeusthésie, dans sa dimension intégrative ne se situe aucunement « au-dessus » de ces approches mais reconnait à tous ces praticiens et à toutes ces théories la richesse de leurs apports, comme d’autres le feront sans doute à propos de la maïeusthésie.
Données de base
1- Regard sur les symptômes
Le praticien en maïeusthésie considère un être en souffrance psychologique comme
cherchant à intégrer une part de soi restée en suspend. Un des rares à avoir énoncé une
notion très voisine de cela est Abraham Maslow pour qui l’être humain cherche à devenir
plus humain et souffre seulement de carences à ce niveau. Nous trouvons aussi Karl Jung
pour qui l’individu tend vers la réalisation du Soi (être) qu’il différencie soigneusement du
moi freudien (paraître). Bien que ne considérant pas la psychopathologie en tant que telle,
la maïeusthésie peut énoncer avec précision les notions de sémiologie (symptômes),
d’étiologie (causes) et de pathogénèse (mécanismes par lesquels les causes engendrent
les symptômes). Lire à ce sujet le document « Psychopathologie »
Le plus souvent, le symptôme disparaît suite à la mise en œuvre de la maïeusthésie, aussi
serait-on tenté de parler de « psychothérapie ». Pourtant, en maïeusthésie, on ne
considère jamais la disparition du symptôme comme une guérison, mais seulement
comme l’accomplissement de ce qui était en gestation. Le symptôme, en maïeusthésie ne
disparait pas parce qu’il est « guéri », mais par ce qu’il a « cessé d’être nécessaire ». De la même façon qu’une femme qui a accouché n’est pas « guérie de sa grossesse » (bien
qu’avec certitude elle ne soit plus enceinte), un sujet n’ayant plus son symptôme psy n’est
tout simplement plus en « gestation de lui-même » concernant cette part de Soi qui
manifestait un besoin de « venir au monde ».
Bien que l’aide psychologique délivrée en maïeusthésie soit plus que signifiante, et que les
symptômes y disparaissent (sans être simplement déplacés, mais disparaissent vraiment),
celle-ci ne correspond pas vraiment à l’idée de psychothérapie. En effet, elle cherche plus à « mettre au monde » qu’à « guérir ». C’est sans doute un point qui la distingue
particulièrement de nombreuses autres approches.
2- Constitution de la psyché
Pour le praticien en maïeusthésie, la psyché est considérée comme étant constituée de
l’ensemble de trois éléments. Ces éléments sont : celui qu’on est actuellement, tous ceux que nous avons été depuis que nous existons (depuis notre conception jusqu’à ce jour) et tous ceux dont nous sommes issus depuis qu’ils existent (depuis leur conception jusqu’à ce jour, ou jusqu’à la fin de leur vie s’ils sont décédés). Cela inclut donc le présent, le passé (récent et lointain, prénatal compris) et le transgénérationnel. Cette « venue au monde » mentionnée ci-dessus, concerne toujours une de ces parts de Soi.
3- Notions de pulsions
Le praticien en maïeusthésie pointe deux pulsions : la pulsion de Vie (à différencier
soigneusement de celle de Freud*) et la pulsion de survie. La pulsion de Vie tend à
« rassembler » les différentes parts de Soi en vue de constituer notre unité. La pulsion de survie tend à « disperser » et met « à l’écart » les parts de Soi qu’on ne saurait encore intégrer sans nous mettre en danger, lorsque notre maturité ne nous le permet pas encore.
Pour être plus précis, chacune de ces pulsions a deux rôles.
Rôles de la pulsion de vie :
-Intégrer. La pulsion de Vie permet d’assurer la cohésion des différentes parts de Soi au fur
et à mesure de l’existence… mais elle va aussi chercher à intégrer les parts de Soi laissées
antérieurement en suspend, en produisant les « symptômes psy » permettant d’y accéder
de nouveau.
-Conserver. La pulsion de Vie permet de garder (assurer la « garderie ») les parts de Soi
que la pulsion de survie rejette, afin de pouvoir les retrouver ultérieurement. A cet effet
elle les place dans l’inconscient, qui devient pour elles une délicate « nounou ».
Rôles de la pulsion de survie :
-Séparer. La pulsion de survie permet de mettre à l’écart les parts de Soi ayant trop
souffert pour être intégrées spontanément.
-Compenser. La pulsion de survie permet de masquer les vides laissés, là où se trouve « la
place » des parts de Soi qui ont été « éloignées ».
*La notion de pulsion de Vie en maïeusthésie doit être soigneusement différenciée de la pulsion de vie dans la psycho dynamique freudienne où celle-ci désigne, en fait, un élan libidinal (énergie) se situant plutôt dans le domaine de la pulsion de survie dans sa version compensatrice. La pulsion de mort freudienne peut aussi être assimilée à la pulsion de survie, visant à « éteindre » des parts de Soi trop encombrantes. Pour plus de détails sur ces points lire les deux documents suivants : « ça, surmoi, moi et Soi » http://www.maieusthesie.com/nouveautes/article/ca_moi_surmoi_soi.htm , « Libido,
amour et autres flux » http://www.maieusthesie.com/nouveautes/article/libido.htm . La psycho dynamique freudienne tend à une restauration libidinale du moi (énergie) alors que la maïeusthésie tend à une réhabilitation existentielle du Soi (vie)
4- Différence Vie/énergie
Le praticien en maïeusthésie distingue avec précision d’une part la Vie (vita = ensemble
d’une existence) et d’autre part l’énergie (ergos = énergie, travail). La Vie correspond à
« être », l’énergie correspond à « faire ». Il ne s’agit pas des mêmes enjeux et il importe
de comprendre que pour s’exprimer la pulsion de survie consomme de l’énergie alors que
la pulsion de Vie n’en a pas besoin. Ce qui fait qu’en cas d’épuisement, la pulsion de Vie
reprend toujours ses droits… et que ce qui a été mis de côté resurgit spontanément.
ENTRETIEN D’ACCOMPAGNEMENT PSYCHOLOGIQUE
1/La localisation 2/La réhabilitation 3/La validation existentielle
L’accompagnement se déroule en deux étapes distinctes. D’une part La « localisation » (ou
plutôt l’identification) de la part de la psyché « demandant » réhabilitation, d’autre part la
réhabilitation elle-même. Le tout est porté par l’idée de validation existentielle.
1- La « localisation » (identification)
Cette localisation (identification) se fait par l’énoncé, l’écoute et la précision des ressentis,
que ceux-ci soient corporels, somatiques émotionnels ou psychiques. Partant de ces
ressentis, de précisions en précisions, l’accès à la part de Soi en attente se révèle souvent
assez rapidement au cours d’une première séance, comme en suivant « simplement » une
sorte de fil d’Ariane (« Simplement » est entre guillemets car cela relève tout de même
d’une grande subtilité).*
*Le mot « localisation » est utilisé ici pour énoncer le phénomène selon un langage auquel nous sommes habitués : nous sommes habitués à raisonner en termes d’espace. Mais le mot « localisation » est accompagné de la nuance « identification », car, en maïeusthésie, la structure psychique n’est considérée ni en termes d’espace, ni en termes de temps. Il s’agit alors plus « d’identifier » une part de la psyché que de la « localiser ». En maïeusthésie, la psyché est considérée comme n’étant ni « topique » (topos=lieu) ni « chronique », ni « chronologique » (khronos=temps). Tout est là, en même temps, à chaque instant et on ne peut raisonner en termes de « distances temporelles » ou de « distances spatiales ».
Ce n’est pas le propos ici de détailler ces nuances mais elles se doivent d’être mentionnées car elles ont une grande importance (Le fil d’Ariane évoqué plus haut ne consiste donc pas en un fil déroulé dans un espace). Un prochain ouvrage de Thierry Tournebise y sera entièrement consacré.
2- La réhabilitation
Celle-ci consiste en la restauration de l’état « communicant » entre Soi et cette part de la
psyché. Il s’agit ainsi d’un contact qui s’ouvre entre « Soi » et « soi » permettant de trouver
une intégrité qui n’était jusque là qu’en attente.
Cela est produit « concrètement » en orientant son attention vers cette part de Soi qui a
été identifiée et en reconnaissant, avec sensibilité et délicatesse, le ressenti qui a été le
sien. Attention, il s’agit de reconnaître ce ressenti et non l’enlever. Il se produit ainsi une
ouverture du canal qui était fermé dans la psyché et il en résulte aussitôt un sentiment
d’allègement, de réalité et de proximité intérieures.
L’action imaginaire mise en œuvre ici dans la psyché ne peut être réduite à l’idée de
visualisation ou de psychodrame mental car il y s’agit surtout d’un nouveau
« positionnement » existentiel (de l’être)… nous dirons plus précisément « une nouvelle
attitude intérieure » entre Soi et soi.
Il ne s’y trouve aucune attitude de pouvoir, mais seulement une attitude de
reconnaissance. Quand cette ouverture s’est produite, généralement le symptôme
disparaît. Encore une fois, il importe de comprendre qu’il ne disparaît pas parce qu’il est
guéri, mais parce qu’il a cessé d’être nécessaire. Son rôle était de permettre la
« localisation » (identification) de la part de Soi à réhabiliter. C’est pourquoi toute tentative
d’éradiquer un symptôme sans avoir réalisé la réhabilitation peut être fâcheuse.
3- La validation existentielle
Ce point est sans doute un des plus importants en maïeusthésie. Il marque une spécificité
importante lors d’un entretien. Il ne suffit pas que le praticien ait la compétence à produire
l’accompagnement permettant de « localiser » (identifier) la part de psyché
correspondante, il ne suffit pas non plus qu’il en accompagne la réhabilitation par une
qualité de son attention, il ne suffit pas non plus qu’il ait toute la délicatesse et l’humanité
du monde : il faut surtout que lors de l’émergence de la part de Soi « localisée »
(identifiée) il témoigne d’une certaine « réjouissance ». Cette notion de « réjouissance »
correspond au fait d’être touché par une émergence de vie. En effet le praticien en
maïeusthésie n’a pas son attention sur le circonstanciel (qui produit l’affect), mais sur
l’existentiel (l’être, qui est « touchant »). Il ne s’agit naturellement pas ici d’une action mais
d’un ressenti, d’une attitude, d’un état.
Nous noterons que le mot « empathie » traduit imparfaitement le mot initial allemand
« Einfühlung ». Nous devons ce mot et ce concept originels à Theodor Lipps et Sandor
Ferenczi. « Ein » y signifie « dedans » et « Fühlen » y signifie « tact psychique » (que nous
retrouvons dans le « feeling » anglais et surtout dans le « Hapsy » de l’haptonomie).
L’empathie consisterait donc surtout en une sorte de « tact psychique » permettant de
« toucher » ce qui est en l’autre (et non à se mettre à sa place).
En maïeusthésie, nous pousserons encore un peu plus loin l’idée en signifiant qu’il ne
s’agit pas tant de « toucher l’être » que d’« être touché par lui ». Pourtant des personnes
comme Lacan avec le miroir (ou du moins certains de ses concepts), ou Winnicott avec le
regard de la mère nous en avait déjà averti. Il s’agit d’étendre encore un peu plus loin la
notion. Cela est majeur, car on peut dire que l’efficacité de l’accompagnement
psychologique en dépend. Le praticien est sensé être touché par cette émergence chez la
personne qu’il accompagne, un peu comme en maternité on peut être touché par la
naissance de l’enfant que portait la parturiente.
Naturellement cela remet en cause la notion de « distance thérapeutique ». S’il convient
de « prendre de la distance avec le circonstanciel », il convient aussi « d’avoir de la
proximité avec l’existentiel (l’être) ». Plutôt que de « se mettre à la place » dans une
mauvaise compréhension de l’empathie et de chercher une « bonne » distance
professionnelle, il conviendra d’être distinct (jamais à la place) sans être distant (être
proche, au contact). Cela revient à savoir « être touché sans être affecté ».
Le praticien en maïeusthésie marque ici particulièrement sa capacité à clairement
différencier : 1/D’une part la circonstance dramatique d’autrefois et, 2/D’autre part, l’être
qui s’y trouvait. C’est cette émergence de celui qui a vécu la circonstance, et qui a jusqu’à
ce jour dû rester dans l’ombre, qui justifie la réjouissance du praticien. Cette notion de
« réjouissance » n’est ni une simple façon de parler, ni un aspect accessoire de la
maïeusthésie. Cela en est un fondement majeur qu’il convient de comprendre dans toute
sa nuance.
Vous trouverez des précisions à ce sujet dans la publication « Validation existentielle »
Nous pointerons en toute simplicité que face à quelqu’un qui est manifestement heureux
de nous voir nous nous montrons volontiers, et que face à quelqu’un qui semble affecté
de nous voir nous nous cachons spontanément. Nous trouvons là sans doute une des
causes des « résistances » que marquent souvent les patients en psychothérapie, quand
celle-ci cherche à corriger ou à faire éliminer quelque chose de mauvais, plutôt qu’à
réhabiliter ce qui est précieux en eux.
Interview de Thierry Tournebise, l'inventeur de la Maïeusthésie (partie 1/2)
Commentaires